Ce matin, j’étais chez H&M pour la collection de Matthew Williamson. J’aime beaucoup suivre les créations des invités – dont Karl Lagarfeld, Rei Kawakubo de Comme des Garçons, Roberto Cavalli – et celle-ci, annoncée par la campagne publicitaire It’s time for change avec Daria Werbowy, se montre très colorée et attrayante. Une première ligne est sortie le 23 avril; j’ai donc poussé ce matin la porte de l’enseigne suédoise, où je vais de temps en temps mais dont je me méfie un peu. A l’heure où l’on parle de consommation raisonnée et de développement durable, pourquoi proposer des articles dont les couleurs s’estompent au bout de quelques lavages et dont les boutons disparaissent si l’on est un peu trop énergique ?
Je fais donc mon marché et, à tout hasard, je regarde les étiquettes. Ce paréo aux couleurs flamboyantes chères à Emilio Pucci est en coton biologique. Oui, j’ai bien lu, 100% organic cotton made in Turkey. Comme quoi, les changements se font petit à petit dans le monde de la confection, avec une stratégie semblable à celle du cheval de Troie. Quand je travaillais à Fairtrade Inspires, qui distribue des marques engagées comme Gossypium ou People Tree, le lancement d’une ligne bio et équitable chez Primark, peu connu pour ses valeurs de qualité et de philanthropie, me semblait être le comble de l’hypocrisie. Aujourd’hui, sans faire beaucoup de publicité, Zara et autres Etam proposent des articles bio ou équitables qui répondent/créent le besoin. Collections capsules, fibre biologique: nouvelle extension disruptive des marques ?