Prix Pinocchio : Mains Sales, Poches Pleines

2014_11_14

Après Une pour tous, tout pour un et Plus vert que vert, les Prix Pinocchio présentent une 3e catégorie dédiée aux entreprises ou projets d’envergure, soulevant des fonds considérables (parfois publics) tout en empiétant sur les droits sociaux et environnementaux.

Mains sales, poches pleines pourrait être décerné à Perenco pour les forages low-cost et coût environnemental et sanitaire maximum à Muanda en République démocratique du Congo ; à Samsung pour le peu d’attention accordé au droit du travail dans les usines où ses produits sont fabriqués, et en dépit de sa prétendue politique « socialement responsable » ; ou au projet de Ligne Lyon Turin dont le budget enfle, l’intérêt en termes d’infrastructures n’est pas démontré et les dommages environnementaux (eau, amiante, terres agricoles) prévisibles.

Là encore, il suffit d’un clic pour désigner le vainqueur de cette catégorie.

Au-delà du vote, Les amis de la terre proposent :

  • de twitter avec le hashtag #Prixpinocchio2014 et de suivre le fil @amisdelaterre
  • d’interpeller les entreprises nominées sur Twitter
  • d’envoyer un message aux entreprises nominées

Bon(s) vote(s) et à mardi pour les résultats !

Prix Pinocchio : Plus Vert Que Vert

2014_11_13Après Une pour tous, tous pour moi ! zoom sur la catégorie Plus vert que vert des Prix Pinocchio. Il s’agit de la catégorie qui met le greenwashing à l’index, les deux autres étant orientée plus largement vers les ambiguïtés de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises.

Quels sont les nominés dans cette catégorie ? EDF du fait ses investissements pour une nouvelle centrale au lignite en Serbie malgré son « ambition d’un mix énergétique diversifié et décarboné » ; l’ONG Pur Projet qui propose des compensations carbone aux entreprises en plantant ou conservant des forêts, au détriment des besoins des habitants des terres concernées ; GDF Suez qui a largement communiqué autour de ses obligations vertes (green bonds) qui financeront des projets contestés par les associations naturalistes.

Faites votre choix et votez ! Zoom demain sur la catégorie Mains sales, poches pleines.

Prix Pinocchio : Une pour tous, tout pour moi !

2014_11_12Les Amis de la Terre organisent les Prix Pinocchio en partenariat avec Peuples Solidaires et le Centre de Recherche et d’Information sur le Développement (CRID), et avec le soutien de Basta !, de l’Observatoire des Multinationales et de la Radio Mundo Real. Ces prix du greenwashing – si l’on peut féliciter le fait de laver plus vert que vert – récompensent des entreprises dont le discours de responsabilité environnementale est franchement décalé par rapport à leurs activités.

La finalité de ces prix est de mettre en avant l’ambiguïté de certains messages de RSE délivrés par certaines entreprises dont les activités dépassent nos frontières hexagonales. De responsabilité sociale et environnementale, il reste souvent très peu une fois passée l’épreuve des faits.

Les votes sont ouverts depuis le 9 novembre (un, deux, trois clics et c’est enregistré) et le palmarès final sera dévoilé mardi 18 novembre à partir de 19h.

Les Prix Pinocchio existent dans 3 catégories :

  • Une pour tous, tous pour moi !
  • Plus que vert
  • Mains sales, poches pleines

Une pour tous, tous pour moi ! cible « l’entreprise ayant mené la politique la plus agressive en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles. » En somme, une entreprise qui exploite les ressources de la planète sans prendre en compte leurs limites. Une vision purement financière des ressources qui occulte leurs dimensions sociales et sanitaires.

Sont nominés dans cette catégorie Shell pour l’exploitation de gaz de schistes dans des conditions qui manquent de transparence ; Total pour l’exploitation pétrolière au Nigéria sur les terres de la communauté Egi ; le Crédit Agricole pour son soutien au moutaintop removal dans les Appalaches aux Etats-Unis.

Zoom sur les 2 autres catégories demain et après-demain !

And The Winner Is… Auchan

2013_11_26

Auchan, n°2 de la grande distribution, est n°1 des Mains sales, poches pleines, le Grammy Awards Prix Pinocchio remis mardi dernier. J’avais donné ma préférence pour Apple mais le choix d’Auchan, en lien avec le drame du Rana Plaza, mérite d’être salué. Le Made in Bangladesh a été mis à l’agenda médiatique il y a quelques mois et depuis le sujet est traité sous toutes ses coutures, par les journalistes économiques en passant par les blogueuses mode. Ecoutez donc Made in Bangladesh, Le vrai prix de nos habits, dans le Magazine de la rédaction de France Culture qui a été diffusé vendredi sur nos ondes.

Améliorer les conditions de travail des employés de l’industrie du textile est un effort au long cours mais nécessaire pour le Bangladesh et aussi pour nous qui portons des vêtements fabriqués là-bas. Extrait d’Indemnisation en attente au rayon textile :

Auchan a reconnu qu’une partie de sa production a été sous-traitée de manière informelle par l’un de ses fournisseurs au Bangladesh à l’une des usines du Rana Plaza, mais ne compte pas remettre en cause ses pratiques d’approvisionnement, ni assumer sa responsabilité, ce qui impliquerait de participer au fonds d’indemnisation. Pour toute réponse, Auchan a annoncé un renforcement des contrôles de sa chaîne d’approvisionnement, et notamment de la « sous-traitance sauvage », dont elle se dit victime.

Cette annonce est inadmissible : cette sous-traitance et les conditions de travail déplorables ne sont qu’une conséquence logique de la pression sur les coûts exercée par les entreprises donneuses d’ordres, comme Auchan.

L’analyse de No Logo de Naomi Klein n’a rien perdu de sa pertinence. Les sweatshops sont toujours là, Nike n’est pas la seule marque concernée et le consommateur a plus que jamais le choix de favoriser une fabrication plus éthique et écologique des textiles.

Troublemakers

2013_11_19#1

Campagne Green my Apple de Greenpeace (2007 – déjà !)

Je n’aurais pas pu commencer à écrire sur ce blog sans mon fidèle MacBook, un modèle de 2007 qui m’a accompagnée 5 ans et demi, et maintenant le MacBook Air millésime 2013. J’avais même rédigé un petit billet sur ce blog en l’honneur de la marque à la pomme qui est l’objet de toutes les attentions dans ma famille. Mais voilà, ces machines fabuleuses subissent la dictature de l’obsolescence programmée et d’un marketing bien pensé. Résultat, on change d’iPhone, on renouvelle son MacBook et c’est le progrès.

A l’occasion des Prix Pinocchio, ce 19 novembre, les trublions Amis de la Terre apportent des éléments qui expliquent, en partie du moins, le succès d’Apple. Ils posent la question de la provenance de l’étain, métal indispensable à la soudure des puces des smartphones. L’enquête parue sur Basta ! et l’Observatoire des Multinationales est édifiante. Destructions environnementales et non-respect des droits des ouvriers dans la mine d’étain de Bangka en Indonésie forment un cocktail explosif, dont la communauté Mac ne se doute pas en travaillant sur les téléphones ou les tablettes simplissimes d’accès et d’utilisation. Pourtant, Apple ne semble pas pressé de travailler sur les conditions de travail de ses sous-traitants, ni de reconnaître, comme l’ont fait certains concurrents, qu’ils approvisionnent dans des sites miniers mis à l’index par les ONG.

2013_11_19#2

Mains sales, poches pleines : voilà la catégorie dans laquelle Apple est nominée pour les Prix Pinocchio. Étant fan de Mac et encore plus sensible aux coûts environnementaux et sociaux qui sont induits par mon Mac, j’ai voté ! Je suis certaine qu’il est possible de continuer à travailler chez moi avec ces belles machines légères et performantes sans entraîner à l’autre bout de la planète. Quelqu’un a dit : here’s to the crazy ones, the rebels, the troublemakers… Et si les tenants de communauté Apple devenaient fauteurs de trouble, perturbateurs, trublions ?