La Culture Du Coton Et La Confection De Nos Vêtements En Chiffres

En cette journée de la Fashion Revolution, je vous partage cette infographie de la marque Ekyog conçue pour l’occasion. Le changement ne passe pas seulement par Ekyog, qui d’une part conçoit des vêtements exclusivement féminins et d’autre part n’est pas à la portée de tous les budgets. Il y a un vivier de marques pionnières, certaines avec des difficultés, d’autres qui mettent noir sur blanc ce qu’ils traversent. Mais vous conviendrez qu’il y a le choix de soutenir une mode plus respectueuse de l’homme et de son environnement, moins médiatique aussi.

Tout le paradoxe est qu’on n’a jamais autant parlé d’éthique dans notre consommation – et la crise pourrait être facteur de changement dans nos habitudes – mais la mode éthique peine à décoller. Comme s’il y avait un fossé entre les valeurs et les pratiques. Comme si l’on se retenait de pousser la porte d’une boutique de vêtements bio et équitables, par peur de trouver ce que l’on cherche !

Bonne Fashion Revolution… Soyez curieux, apprenez et faites quelque chose 😉

2014_04_24

 

Everybody Can Do Something

Intercepté sur la page Facebook d’Ekyog.

Je me rends dans leur boutique régulièrement et j’y trouve presque toujours de belles pièces conformes à leur éthique de Positive fashion. J’ai déjà parlé à plusieurs reprises de cette marque qui a le vent en poupe (lire par ), par conviction et certainement pas parce que j’y aurais des actions. Cette précision faite, j’ai intercepté sur leur page Facebook cette petite vignette sous forme de lapalissade, que je trouve inspirante

° parce que les slogans prennent corps à long terme dans le quotidien, l’habituel, l’ordinaire sans entraîner le changement à tout crin – et ce, parce qu’ils sont incarnés par des individus qui font leur part

° parce que lorsque l’on ne passe pas d’un modèle consumériste à un modèle décroissant du jour au lendemain, sans l’adhésion de chacune et de chacun, conscients de la justesse de leurs orientations – parce que rien ne sert de courir, il faut agir à point

° parce que les petits gestes font les grandes habitudes, que les modestes achats (au hasard, sur les vêtements en coton bio) ont une influence bien plus importante que l’on imagine sur les modes de production et les circuits de distribution

° parce que c’est bon de polliniser les idées vertes dans le cercle familial et amical, de développer les échanges et les solidarités (un pot de coulis de rhubarbe maison contre des tomates du jardin, dernier exemple en date)

° enfin, parce que c’est bon de s’imprégner d’idées nouvelles qui donnent des perspectives différentes, tant au point de vue individuel que collectif. Solutions locales pour un désordre global de Coline Serreau, Nos enfants nous accuseront de Jean-Paul Jaud,  Ecologie, communauté et style de vie d’Arne Naess sont mes livres de chevet du moment et donnent bien des clés pour faire – parce que chacun peut faire quelque chose.

Lolita Lempicka X Ekyog

Après la vidéo pour la vide-dressing week, je vous partage celle de Lolita Lepicka pour Ekyog. Nathalie Lebas-Vautier d’Ekyog invite Lolita Lempicka dans une collection printanière et champêtre. La créatrice de parfums se conforme aux exigences en termes de production et de distribution de la marque de mode bio et équitable. Cela donne un film où deux mondes se rencontrent, celui d’une mode féminine connue dans le monde entier et celui d’une mode de niche qui construit une autre façon de concevoir des vêtements. Cette rencontre a certainement plus de poids que celle de H&M avec le coton bio  parce qu’ici le qualitatif est préféré au quantitatif. Cette collaboration aura assez certainement moins d’écho que le verdissement du géant textile mais permet une réflexion plus en profondeur sur la façon de consommer pour se vêtir.

Après inspection en magasin, je peux dire que les pièces de Lolita Lempicka pour Ekyog sont de belle qualité et donnent envie de prendre l’air au jardin en cocktail en tenue de soie coton. Le prix peut être dissuasif du fait que ce n’est pas de la fast fashion et que  beaucoup de soin a été accordé aux matières et les finitions ; à voir comme un investissement (sinon, option fauchée, attendre les soldes ou, option fourbe, à se faire offrir par anticipation pour votre anniversaire/Pâques/Noël).

Les collaborations de ce type peuvent être casse-gueule, le risque étant que l’une des parties fasse des compromis sur ses valeurs. Je crois que le discours alternatif du pour longtemps y a néanmoins pris sa place et ça me plaît de la part d’Ekyog. On n’est pas tout à fait dans le ‘Don’t buy this jacket‘ de Patagonia mais dans ce que Nathalie Lebas-Vautier appelle la positive fashion. Dans cette période où le regard change peu à peu sur la consommation (alimentation, meubles, vêtements etc), la positive fashion a évidemment sa place. Il y a en fait de la place pour chacun, de celui qui ne jure que par les fripes en association solidaire à celui qui n’achète que quelques pièces par an mais forcément neuves et en boutique. Signe que l’offre s’élargit pour le consom’acteur.

Interview # Nathalie Lebas-Vautier d’Ekyog

Derrière les Pochettes Pour longtemps, voici Nathalie Lebas-Vautier, cofondatrice avec Louis-Marie Vautier d’Ekyog, marque éco-conçue qui fait son chemin depuis sa création il y a 7 ans. Le People Tree français se veut résolument optimiste et idéaliste jusque dans ses boutiques, sa communication et son association Terre d’Ekyog. Présentation d’une jeune maman bio.

En 2004, nous avons eu, avec mon mari, la volonté de changer le monde et de donner du sens à notre action, dans une « croisade idéaliste » face à la filière textile dans laquelle nous travaillions. Peu d’argent, une page blanche : nous avions en réalité beaucoup de contraintes. Les médias n’abordaient alors pas la thématique du développement durable et les industriels faisaient des efforts très limités dans ce sens. Nous avons toutefois rencontré un partenaire idéaliste et engagé – qui collaborait avec Greenpeace – avec qui nous avons pu travailler sur les quantités et sur l’aspect mode de nos collections.

Le projet s’est construit avec nos collaborateurs et nos clientes. Ekyog est pour moi un projet de famille et de vie : mon mari s’occupe de la direction commerciale (développement et animation des magasins) et je dirige la création, le développement de la production, les achats, le marketing et la communication. Lire la suite

Pochette Gagnante

Zoom aujourd’hui sur une initiative d’Ekyog au mois de mars. La marque à la démarche lo-fashion intègre à sa collection Pour longtemps une ligne de pochettes. La communication autour de cette gamme ne se cantonne pas aux codes biologiques ou environnementaux et se veut résolument ouverte pour concilier mode et éthique.

Des pochettes écoconçues, des personnalités, des bloggueuses, un mix sympathique pour une petite marque de vêtements bio qui monte. Vous pouvez voter jusqu’à aujourd’hui pour votre pochette préférée. La suite lundi !

Collage # La Mode Ethique Dans Les Règles De L’Art

Ever Manifesto, Stella McCartney et l’engagement des marques éthiques et pionnières : un collage en résonance à ma note sur Machja et Ekyog, doublée d’un clin d’oeil philosophique. « L’art peut il se passer de règles ? » Le sujet du bac 2010 est passionnant et même si je n’ai pas besoin de passer l’épreuve de philo, j’ai commencé à poser la problématique et à découper la réponse en deux parties et deux sous-parties – pensée nostalgique affectueuse à la Rue de Saporta. Lire la suite

Captivée, Pesée, Emballée !

Concept store Machja Cours Julien à Marseille

La note de Garance Doré vendredi dernier m’a communiqué de la bonne humeur avec son comportement hautement décidé en boutique et je prends maintenant la plume pour faire le portrait des réactions de votre dévouée, à la fois passionnée et raisonnée en mode shopping. J’ai justement visité deux boutiques dernièrement, Machja à Marseille et Ekyog à Aix, en quête de nouvelles inspirations et surtout curieuse de voir comment les petites marques de textile bio et/équitable s’en sortent – j’ai en fait été un peu titillée par un commentaire sur ma note Garden Collection d’H&M et je crois que ces petites ont tout des grandes. Démonstration.

Faire parler les conseillères de vente. Elles connaissent le produit, elles comprennent la différence entre la fibre issue du hêtre et de l’eucalyptus et incarnent les valeurs de la marque – elles ont d’ailleurs été clientes avant de passer derrière le comptoir et ça se voit. Après les présentations et quelques échanges sur l’origine des matières et les animations dans la boutiques, certaines calent. Faut surtout pas, je serai une cliente sur la durée, si elles me captivent et me donnent des infos que je n’aurais pas trouvées ailleurs. J’ai beaucoup aimé la pause thé dans le showroom cours Julien de la marque corse ou j’imagine déjà une soirée filles dans la petite boutique rue Aude ambiance doux-être.

Toucher les tissus. On m’a toujours fait remarquer combien le coton bio est doux. Alors fibre de bambou ou lin, je laisse glisser mes doigts sur le tissu en imaginant l’effet porté. La douceur de la soie chez Machja. L’effet cocooning du modal Ekyog. Une pièce que je garderai longtemps.

Rechercher les étiquettes. Non, non, ce n’est pas le prix que je cherche. Je veux savoir de quel pays ça vient. Futile ? Non, essentiel. C’est juste une question de politique internationale et d’équilibre des rapports commerciaux. La situation sanitaire déplorable des producteurs de coton indien. La production de masse d’articles en Asie du Sud Est. Relire Erik Orsenna.

Votre dévouée ne semble a priori pas être un morceau facile pour le commerçant vu sa tendance à penser et repenser l’achat mais vous aurez identifié sa faiblesse : elle craque pour tout ce qui est pionnier, engagé, audacieux, indépendant et impertinent. Pas besoin de la catégoriser trop vite en x ou y, il faut juste la laisser s’emballer quand elle parle, des étoiles dans les yeux, du nouveau site web ou de la décoration intérieure de la boutique et enfin lui donner du temps pour passer en revue les engagements économiques, sociaux et environnementaux de la marque. Captivée, pesée, emballée… parce que c’est engagé.